Dépenses de 500.000 euros en investigations scientifiques pour élucider le double assassinat d’Izon : l’accusé reconnaît les faits en garde à vue

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Un voisin reconnu coupable du double assassinat à Izon

Un suspect identifié après quatre ans d’enquête

Presque quatre ans après la découverte des corps poignardés de Sylvianne et Jean-Claude Muller à Izon (Gironde), un individu a été mis en examen pour les chefs d’assassinats. Le suspect, qui était leur voisin à l’époque, a reconnu les faits lors de sa garde à vue. Marié et père de famille, il résidait dans un quartier pavillonnaire au moment du drame. L’accusé a été interpellé sans résistance et a d’abord nié les accusations avant d’avouer face aux preuves ADN et à d’autres éléments incriminants.

Une surprise pour les enquêteurs et les proches des victimes

L’arrestation du voisin a été une surprise pour les enquêteurs, qui n’avaient aucune suspicion à son égard. Même son ex-épouse, avec qui il a divorcé en 2022, n’avait jamais émis de doutes sur son implication. Les proches des victimes ont exprimé leur choc et leur soulagement d’enfin connaître la vérité. La fille des défunts, qui fréquentait le même collège que les fils de l’accusé, se souvient de lui comme d’un voisin agréable et gentil. Elle se dit incapable de comprendre pourquoi il aurait commis un tel acte.

Des relations de bon voisinage

Bien que les parents de la jeune fille n’étaient pas amis avec le couple d’en face, ils entretenaient des relations de bon voisinage. La fille se souvient même d’un geste de solidarité lors du décès du chien des voisins, où sa mère et elle étaient allées leur offrir un labrador. Malgré cette relation cordiale, la famille Muller n’aurait jamais pu imaginer que leur voisin puisse être responsable d’un tel crime.

500 000 euros investis dans les investigations scientifiques

La justice a dépensé près de 500 000 euros en frais de laboratoire et d’investigations scientifiques pour aboutir à l’identification du suspect. Ces dépenses témoignent de l’importance accordée à cette affaire et de la volonté de faire toute la lumière sur ce double assassinat. Les résultats des analyses ADN et des autres éléments de preuve ont été déterminants pour confondre le coupable.

Cette arrestation met fin à quatre années d’attente pour la famille Muller et ouvre la voie à un nouveau chapitre de leur vie. Ils espèrent pouvoir enfin tourner la page et ne plus douter de leurs proches.

Ouverture d’une information judiciaire dans l’affaire du double meurtre des époux Muller

Les faits

Le 24 décembre 2019, Margaux Muller, la fille cadette du couple, a fait une découverte macabre dans la chambre conjugale de ses parents. Les victimes, retrouvées dénudées et baignant dans leur sang, ont été identifiées comme ayant succombé à de multiples coups de couteau. Les autopsies ont révélé qu’elles avaient tenté de se défendre. Les premières pistes pour retrouver l’auteur du crime étaient un mélange d’ADN inconnu retrouvé sous les ongles de la mère de famille et une trace de chaussure de la marque Redskin.

Une enquête minutieuse et coûteuse

La justice a dépensé plus de 500 000 euros pour financer les investigations et effectuer des tests salivaires sur un grand nombre de personnes afin de confondre l’assassin des époux Muller. Les enquêteurs ont passé en revue l’emploi du temps, le mode de vie, la téléphonie, et ont effectué des prélèvements scientifiques ainsi que des auditions du voisinage et de l’entourage des victimes. Cette minutie a finalement porté ses fruits à l’été 2023, lorsque l’ADN retrouvé sous les ongles de la défunte a été associé à celui d’un de ses anciens voisins. Malgré la somme dépensée, Margaux Muller, la fille cadette des victimes, reste peu impressionnée : “500 000 euros, c’est un chiffre qui arrive très vite avec des analyses scientifiques. Ils n’ont jamais mis de caméra de surveillance sur la maison qui a été cambriolée quand elle était encore sous scellée”, se souvient-elle avec traumatisme.

Appel aux dons et médiatisation de l’affaire

Désespérant de ne pas voir le coupable de l’assassinat de leurs parents retrouvé, les deux filles des défunts ont lancé un appel aux dons en août pour financer le nettoyage de la maison encore maculée de sang et les services d’un détective privé. Cependant, cette médiatisation de l’affaire n’a eu aucun impact sur l’enquête, selon une source proche du dossier.

Une enquête d’envergure

L’enquête a été confiée à 8 enquêteurs à plein temps de janvier 2020 à fin juin 2021. Plusieurs dizaines de gendarmes, dont certains de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), ont été mobilisés dans les quinze jours suivant les faits. À partir de juin 2021, les recherches se sont poursuivies au sein de la section de recherche de Bordeaux de la Gendarmerie de la Gironde, sous la supervision du pôle criminel du parquet de Bordeaux.

Sur le volet judiciaire, les membres du parquet, les enquêteurs, les magistrats instructeurs, les greffiers et les scientifiques des laboratoires de police ont également été très investis pour permettre le dénouement de cette enquête, souligne Frédérique Porterie, procureure de la République de Bordeaux. L’accusé, placé en détention provisoire en attendant son procès aux assises, risque la réclusion criminelle à perpétuité.