Edouard Philippe : Un favori à ne pas sous-estimer pour la présidentielle de 2027
En politique, les lapsus sont souvent cruels. Christian Estrosi recevait il y a peu Edouard Philippe pour un “festin nissart” dans sa ville. Au micro, devant 6.000 personnes, le maire de la capitale azuréenne et vice-président d’Horizons souhaite dire un petit mot pour son invité. “Mon ami, Edouard Balladur…”, lâche-t-il, avant de se prendre le visage dans les mains.
La boulette fait rire le public et l’intéressé, mais n’est peut-être pas si anodine. Car l’actuel maire du Havre reste très populaire auprès des Français et caracole en tête des sondages pour la future présidentielle, comme un certain… Edouard Balladur, avant sa défaite en 1995. Alors, au moment où l’intéressé fait sa rentrée avec la parution d’un ouvrage mercredi et les journées parlementaires d’Horizons, jeudi et vendredi à Angers, ses soutiens mettent en garde contre l’étiquette de favori.
“L’erreur serait de croire que c’est déjà gagné”
Edouard Philippe n’est certes pas encore assis sur le trône, mais il bénéficie d’un coussin favorable depuis son départ de Matignon, à l’été 2020, après six mois de crise du Covid-19. “Quand il a quitté le poste de Premier ministre et qu’il a lancé Horizons l’année suivante, on nous disait ‘c’est une bulle d’air, le soufflé va rapidement retomber !’ Trois ans plus tard, son socle est toujours aussi solide”, loue Frédéric Valletoux, député de Seine-et-Marne et porte-parole Horizons. “Il reste dans le cœur des Français, sa parole est écoutée et attendue. Beaucoup aimeraient avoir cette cote d’amour dans la majorité…”
Alors que Gérald Darmanin et d’autres tentent aussi de se tracer un chemin pour incarner l’après Macron, la forte popularité d’Edouard Philippe est un atout non négligeable. Selon un sondage Elabe publié fin août, il est perçu par les Français comme le meilleur successeur possible du président de la République (31 %), loin devant Bruno Le Maire (16 %), Gérald Darmanin (12 %) ou encore Gabriel Attal (11 %). Dans un sondage OpinionWay, publié le 3 septembre, le même homme écrase le match dans l’optique d’un rassemblement de la droite et du centre face à ses concurrents. ”Pour gagner en 2027, il faudra que le camp présidentiel soit uni. Dans ce contexte, les sondages produiront un effet de sélection”, confirme Mathieu Lefèbvre, député Renaissance du Val-de-Marne. Qui ajoute : “Pour l’instant, il a un temps d’avance. Et il ouvre des débats, comme sur l’école ou l’immigration, il ne se contente pas d’attendre 2027. L’erreur serait de croire que c’est déjà gagné”.
Sur ce point, Edouard Philippe est un chat déjà échaudé. Pour l’élection présidentielle de 2017, son mentor Alain Juppé a été, pendant deux longues années, donné gagnant
1 comment
C’est trop tôt pour savoir qui sera le favori en 2027, les sondages peuvent changer rapidement.