La hausse des refus de prêts entraîne une augmentation des achats comptant en France
Il devient de plus en plus difficile d’acquérir un bien immobilier en France, principalement en raison de la hausse des taux d’intérêt et de la prudence des banques. Cette situation a conduit à une conséquence inattendue : une augmentation des achats comptant. Bien que cela concerne principalement ceux qui en ont les moyens, cette tendance est loin d’être anecdotique. En effet, en France, les paiements comptant représentaient à peine 10% des transactions immobilières, mais ce chiffre est désormais passé à 20%.
La quasi-disparition des primo-accédants
Cette tendance se retrouve également en Touraine, bien qu’elle concerne principalement des profils spécifiques. Marie-Sophie Brocas-Bezault, présidente de la Chambre interdépartementale des notaires du Val de Loire, explique : “Nous ne voyons plus de primo-accédants. Nous avons affaire à des clients qui réalisent des investissements locatifs ou des achats de petites surfaces, principalement des résidences secondaires“.
Dans son agence immobilière de Tours, Daniel Clemente, également président délégué de la FNAIM en Indre-et-Loire, confirme qu’il n’a pas vu de primo-accédant depuis près d’un an. Il explique : “En plus d’évaluer la solvabilité des clients, les banques leur demandent également une solvabilité d’épargne. Les clients doivent pouvoir bénéficier d’une épargne de sécurité. Aujourd’hui, l’accession à la propriété est donc compliquée”.
“L’appel à l’épargne des parents et des grands-parents”
En conséquence, Marie-Sophie Brocas-Bezault a constaté une forte augmentation des coups de pouce financiers des proches. Elle explique : “Les banques acceptent désormais de financer jusqu’au prix maximum. Il faut donc trouver une solution pour financer les frais des primo-accédants. Et quand ils n’en ont pas, cela devient un appel à l’épargne des parents et des grands-parents”.
Cependant, cela ne concerne évidemment que ceux qui en ont les moyens, ce qui creuse davantage le fossé entre ceux qui peuvent se permettre d’acheter un bien immobilier et les autres.
De fortes négociations sur les prix
Le volume des transactions immobilières a considérablement diminué en France, avec une baisse de 11,2% entre mai 2022 et mai 2023. En revanche, la baisse des prix en Indre-et-Loire n’est que de 2% pour le moment. Cependant, lorsqu’une vente est conclue, il est de plus en plus courant d’assister à de fortes négociations, pouvant atteindre jusqu’à 10% du prix affiché, selon la FNAIM 37, la Fédération nationale de l’immobilier en Touraine.
2 comments
Cela devient de plus en plus difficile pour les jeunes générations de devenir propriétaires.
C’est vraiment décourageant de voir comment l’achat cash permet à certains d’accaparer le marché immobilier.