L’économie mondiale risque de se fragmenter et les risques géopolitiques sont en hausse, avertit la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, dans une interview accordée au journal Le Monde. Alors que l’inflation diminue, la crise au Moyen-Orient et les risques géopolitiques pourraient faire augmenter à nouveau les prix du pétrole, prévient-elle. Georgieva souligne également la montée du protectionnisme à travers le monde et la nécessité de repenser la mondialisation en collaboration avec les partenaires internationaux.
La directrice générale du FMI reconnaît les bénéfices considérables de la mondialisation, notamment la réduction de la pauvreté, mais souligne que tout le monde n’en a pas profité. Les mouvements altermondialistes et le populisme ont émergé en raison de l’insuffisance des mécanismes de compensation pour ceux qui ont perdu leurs emplois et leurs moyens de subsistance.
Georgieva met également en garde contre les chocs exogènes causés par la pandémie de Covid-19, qui entraînent des interruptions massives des chaînes d’approvisionnement. Bien que certaines entreprises cherchent à rapprocher leur production, cela concentre les risques en cas de nouveau choc.
Pour réinventer la mondialisation, la directrice générale du FMI affirme qu’il est nécessaire de reconnaître que la sécurité des approvisionnements est une question de sécurité économique, et pas seulement de sécurité nationale. Elle encourage les pays à ne pas jouer la carte de l’intérêt national contre les autres, mais à réfléchir à des mécanismes permettant de poursuivre l’intégration mondiale et d’équilibrer les risques.
La fragmentation croissante du commerce mondial pourrait coûter entre 0,2% et 7% du produit intérieur brut (PIB) mondial, selon les scénarios. Pour limiter ce risque, il est essentiel de résister à la tentation d’imposer des barrières commerciales. Les recherches du FMI montrent que si l’une des trois grandes économies mondiales (États-Unis, Europe, Chine) adopte une mesure protectionniste, il y a 73% de chances qu’un pays partenaire prenne une mesure similaire dans les douze mois suivants.
En conclusion, la directrice générale du FMI met en garde contre les dangers de la fragmentation de l’économie mondiale et de la montée des risques géopolitiques. Elle appelle à repenser la mondialisation en collaboration avec les partenaires internationaux afin de préserver l’intégration mondiale et d’éviter une augmentation de la pauvreté et de l’insécurité pour tous.
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Il est important de prendre ces inquiétudes au sérieux et de travailler ensemble pour prévenir une crise économique mondiale.
Ces inquiétudes soulignent l’importance de promouvoir la coopération et la stabilité économique pour éviter une détérioration de la situation mondiale.