Et la fête continue ! de Robert Guédiguian
Film français, 1 h 46
Quatre ans après le sombre Gloria Mundi, Robert Guédiguian propose un récit lumineux sur l’engagement qui donne foi en l’avenir. Et la fête continue ! s’ancre dans l’actualité des effondrements de la rue d’Aubagne et de la mobilisation qui a mené à la coalition du Printemps marseillais. Malgré une construction narrative déconcertante, le film finit par prendre toute son ampleur dramatique, porté par les interprétations resplendissantes d’Ariane Ascaride et Lola Neymark.
LIRE LA CRITIQUE : “Et la fête continue !”, l’avenir réenchanté de Robert Guédiguian
Vincent doit mourir de Stéphan Castang
Film franco-belge, 1 h 48
Rien n’indiquait au départ une bascule. Graphiste dans la publicité, Vincent ironise durant une réunion sur le stagiaire qui ne lui apporte pas de café. La plaisanterie ne passe manifestement pas, et le stagiaire frappe Vincent à la tête avec un ordinateur portable. Comptable, SDF, conductrice au volant et même enfants… Dans les jours qui suivent, Vincent suscite, chez ses proches ou des inconnus, une violence inexplicable. Une dystopie fantastique ancrée dans le réel, avec un Vincent archétype de la norme qui doit changer de vie pour survivre, et qui fait écho à la suspicion qui s’est emparée de certains d’entre nous au début de la pandémie.
LIRE LA CRITIQUE : “Vincent doit mourir”, la violence en un regard
Little Girl Blue de Mona Achache
Film français, 1 h 35
Carole Achache s’est suicidée en 2016 à l’âge de 63 ans, laissant à sa fille Mona pour toute explication des milliers de photos, de lettres, d’enregistrements et de carnets. En 2011, elle publiait Fille de, un livre dans lequel elle révélait comment sa mère, éditrice et romancière, l’avait livrée à l’âge de 14 ans aux jeux pervers et manipulateurs de l’écrivain Jean Genet et de son compagnon Jacky, la conduisant vers la drogue et la prostitution.
Mona Achache a décidé d’en faire un film, un drôle d’objet cinématographique entre documentaire, fiction et expérience psychanalytique. Le résultat est personnel et très puissant sur la reproduction du schéma d’abus d’une génération à l’autre.
LIRE LA CRITIQUE : “Little Girl Blue” de Mona Achache, généalogie de la violence
Ricardo et la peinture de Barbet Schroeder
Film helvético-français, 1 h 46
Ricardo Cavallo est un peintre, débarqué d’Argentine en 1976, qui a dédié sa vie à son travail. Réduisant ses besoins au minimum, il transporte chaque jour son matériel sur son dos pour se rendre dans une grotte au bord de la mer où il tente inlassablement de capter les effets de la lumière sur les rochers.
On voit bien ce qui a pu pousser le réalisateur Barbet Schroeder à consacrer tout un documentaire à son ami de 40 ans : un artiste total, une passion dévorante et une vie d’ascèse qui pourrait s’apparenter à celle d’un moine ou d’un saint.
LIRE LA CRITIQUE : “Ricardo et la peinture” de Barbet Schroeder, l’ascèse de l’artiste
How to Have Sex de Molly Manning Walker
Film gréco-britannique, 1 h 28
Malia, en Crète, un appartement avec vue sur la piscine de l’hôtel, la fête avec des voisins anglais. Pour le trio survolté formé par Tara, Skye et Em, ces quelques jours de vacances symbolisent la fin de leurs années lycée et le passage à l’âge adulte. Mais ils sont aussi le portrait d’une génération aux prises avec les injonctions, jusque dans la vie intime. Dans une atmosphère de fête à marche forcée, la cinéaste Molly Manning Walker évoque avec finesse la découverte de la sexualité mais aussi la question ambiguë du consentement et de ses zones grises. Le tout porté par l’interprétation sensible de Mia McKenna-Bruce.
2 comments
J’ai hâte de voir quels films ont été critiqués cette semaine !
C’est toujours intéressant d’avoir un aperçu des différentes opinions sur les films français.