Un an après avoir succédé à Elizabeth II, le roi Charles III a entamé son règne sans fausse note. Bien qu’il n’ait pas révolutionné la monarchie, il a commencé à imprimer sa marque sur un règne souvent considéré comme une transition avant celui de son fils William.
La première année du monarque de 74 ans a été marquée par des moments historiques et un agenda plus traditionnel pour ce chef d’État de 15 nations, dont le rôle est principalement protocolaire.
Connu pour ses prises de position sur des sujets tels que l’environnement, l’agriculture biologique et l’éducation lorsqu’il était prince de Galles, Charles s’est facilement adapté à la réserve constitutionnelle.
Selon Pauline Maclaran, professeure à l’université Royal Holloway, “la transition a été beaucoup plus douce que prévu et certains ont été surpris de voir à quel point Charles s’adapte bien”. Aucun événement public n’est prévu pour marquer l’anniversaire de l’accession au trône de Charles, qui se trouve actuellement au château écossais de Balmoral.
Le point culminant de cette année a été le couronnement de Charles et Camilla le 6 mai à l’abbaye de Westminster. Cela a illustré le respect d’une longue tradition ainsi que la volonté de faire évoluer une monarchie considérée comme obsolète par certains Britanniques.
Bien que moins aimé que la défunte reine ou que William, la popularité de Charles a augmenté. Selon un sondage Yougov, 55% des Britanniques ont une opinion positive de lui, contre 44% il y a un an.
Lors de ses nombreux déplacements, Charles III, souvent accompagné de son épouse Camilla, se montre généralement accessible et chaleureux, loin de la réserve adoptée par Elizabeth II. Selon Jonathan Spangler, historien à l’université de Manchester, “même les photos officielles qu’ils ont publiées sont plus détendues… il y a un peu plus d’humanité”.
Cependant, le mouvement pro-république gagne en vigueur depuis la disparition d’Elizabeth II, et Charles est souvent accueilli par des banderoles et des slogans anti-monarchistes, voire des jets d’œufs.
Le règne de Charles n’a pas encore connu de “moment décisif”, selon l’historienne Anna Whitelock. Des questions importantes restent en suspens, telles que sa réponse aux appels à des excuses sur l’héritage colonial de la monarchie ou ses avantages fiscaux.
Jusqu’à présent, Charles n’a effectué qu’un déplacement officiel à l’étranger, en Allemagne. Sa visite d’État en France en mars a été reportée en raison des risques de violences liées à la réforme des retraites. Il se rendra en France fin septembre, avant un probable déplacement en Afrique.
Le roi a toutefois reçu plusieurs dirigeants étrangers, dont les présidents américain Joe Biden et sud-africain Cyril Ramaphosa, ainsi que le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Alors qu’Elizabeth II s’intéressait particulièrement au Commonwealth, Charles adopte une approche plus mondiale, notamment en s’engageant sur le changement climatique et en faveur des réfugiés ukrainiens.
Le début du règne de Charles a été entaché par un nouvel épisode de la saga Harry et Meghan, avec la publication des mémoires de son fils cadet et la diffusion d’un documentaire critique sur la famille royale par les “Sussex”. Cependant, Charles a su gérer la situation en suivant le mantra de la reine “ne pas expliquer, ne pas se plaindre”.
Le 7 novembre, Charles prononcera son premier discours d’ouverture de la session parlementaire en tant que souverain.
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Fascinant de voir comment la tradition et l’histoire s’entremêlent dans cette première année de règne de Charles III.