Home » Accueil » L’activité physique : une solution économique pour la santé en France

L’activité physique : une solution économique pour la santé en France

2 comments 19 views

Les bienfaits économiques de l’activité physique et sportive en France

Alors que l’activité physique et sportive sera la grande cause nationale en 2024, en écho aux Jeux de Paris, les politiques commencent à se pencher sur les conséquences économiques d’une nation sportive. Les chiffres sont plus qu’encourageants.

Dans un contexte de recherche d’économies dans les comptes de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), l’activité physique et sportive pourrait-elle être l’une des solutions pour réduire les coûts de santé en France ? Si les bienfaits de l’activité physique et sportive sur la santé ne sont plus à démontrer, les économies rendues possibles grâce à celle-ci semblent encore sous-estimées.

“Autant nous avons les preuves scientifiques de son efficacité, autant jusqu’à présent, nous n’avons pas avancé sur l’aspect économique. Pourtant, plusieurs travaux montrent que l’on peut réaliser des économies à plus ou moins long terme”, expose Alain Fuch, médecin de conseil, qui a participé à la réalisation du premier rapport commandé sur le sujet, en 2022, par le ministère des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques. Un sujet dont viennent de s’emparer les politiques, alors que l’activité physique sera la grande cause nationale en 2024, année des Jeux de Paris.

“C’est bien démontré, confirme Martine Duclos, cheffe du service de médecine du sport au CHU de Clermont-Ferrand et directrice de l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (Onaps). Le coût de l’inactivité physique en France s’élève à 140 milliards d’euros par an, d’après les données de la Caisse nationale d’assurance maladie. Il s’agit d’ailleurs d’un chiffre largement sous-estimé, puisqu’on n’a pas mesuré le coût lié aux maladies chroniques en termes de morbidité [état de maladie].”

“Ce chiffre fluctue en fonction de l’âge : 840 euros par an si la personne est âgée de 20 à 39 ans, 23 275 euros si la personne est âgée de 40 à 74 ans”, précise Martine Duclos, directrice de l’Onaps.

L’an dernier, le ministère des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques s’est saisi du sujet et a commandé un travail de recherche afin de recenser les études et travaux sur les conséquences économiques de l’activité physique sur la santé. Jamais auparavant un travail de recherche de cette ampleur n’avait été réalisé par le ministère des Sports, qui a aujourd’hui “pris le virage de la prévention”, assure Alain Fuch.

Dans ce document intitulé “Evaluer les impacts socio-économiques du sport-santé en France”, il est ainsi établi que “l’activité physique permet une baisse de 20 à 50 % du risque de pathologie coronarienne, de 20 % à 60 % du risque d’accident vasculaire cérébral (AVC), de 45 % du risque de diabète de type 2 et jusqu’à 65 % si elle est pratiquée à intensité élevée parmi les sujets à risque”. L’activité physique permet également de réduire le risque de développer certains types de cancer, de 22 à 27 % pour celui du côlon, de 19 à 27 % pour le cancer du sein, de 15 à 19 % pour le cancer de l’estomac ou encore de 19 à 51 % pour le cancer de l’œsophage.

Concrètement, d’après une étude du Conseil national des activités physiques et sportives, menée en 2007, “si plus d’un million de Français physiquement inactifs atteignaient les recommandations de l’OMS [150 minutes d’activité physique hebdomadaires d’intensité modérée pour les adultes], plus de 250 millions d’euros de dépenses de santé seraient économisés chaque année”. Plus récemment, en 2018, le Bureau de l’économie du sport a modélisé les gains économiques potentiels en fonction de l’augmentation du niveau de l’activité physique et sportive (APS) en France. Constat : en augmentant le nombre de pratiquants réguliers de 10 %, le gain net est estimé à 300 millions d’euros par an. Il grimpe à 1,3 milliard par an pour une hausse de 50 % des pratiquants, et jusqu’à 2,6 milliards par an quand le nombre de pratiquants réguliers double.

À l’échelle d’un pays, les économies potentielles sont ainsi considérables et permettraient même d’augmenter son produit intérieur brut.L’activité physique pourrait augmenter le PIB français de plusieurs milliards de dollars d’ici 2050, selon une étude publiée en 2019. Les experts ont modélisé trois scénarios d’augmentation du niveau d’activité physique sur une période de trente ans, en prenant en compte les dépenses de santé et la perte de productivité liée à l’absentéisme pour maladie. Selon leurs calculs, une augmentation du niveau d’activité physique de la population française pourrait entraîner une hausse annuelle du PIB allant de 2,98 à 13,94 milliards de dollars à partir de 2050.

Les rapports montrent également que les économies observées se produisent rapidement. Une étude menée en 2014 a révélé qu’un programme d’activité physique permettait une réduction de 30% des dépenses de santé chez les patients atteints de maladies cardiaques, ce qui équivaut à une économie de 1 300 euros par an. De plus, une analyse de l’Institut des politiques publiques a estimé que la mise en place d’un programme d’activité physique adaptée pour les résidents de maisons de retraite permettrait d’économiser entre 1 842 et 3 242 euros par patient chaque année.

Ces économies de coûts de santé sont observées dans toutes les tranches d’âge de la population, en particulier chez les seniors. En mobilisant leur corps et en évitant les chutes, les personnes âgées peuvent réduire leurs dépenses de santé et améliorer leur qualité de vie. Selon Irène Margaritis, professeure en physiologie du sport, il existe un lien clair entre l’activité physique et l’espérance de vie en bonne santé. En pratiquant une activité physique régulière, il est possible de réduire la mortalité et la morbidité, tout en prolongeant la durée de vie en bonne santé.

Cependant, malgré les preuves de l’impact positif de l’activité physique sur les coûts de santé, les politiques commencent seulement à prendre en compte ce paramètre. La Direction générale de la santé, en collaboration avec le ministère des Sports, reconnaît l’importance de promouvoir l’activité physique comme un déterminant majeur de l’amélioration de la santé. Il est donc essentiel de mettre en place des programmes d’activité physique adaptés à tous les âges de la vie afin de bénéficier des économies de coûts de santé et d’améliorer la qualité de vie de la population française.

La prévention en santé : une culture à développer en France

Des expérimentations en cours pour évaluer l’efficacité de l’activité physique adaptée

Le ministère de la Santé a récemment annoncé que plusieurs expérimentations étaient en cours pour évaluer l’efficacité de l’activité physique adaptée (APA) dans la prise en charge des patients. Ces expérimentations portent sur des parcours de soins intégrant ou centrés sur l’APA, avec une prise en charge forfaitaire pluriacteurs. L’objectif est de fournir des données complémentaires pour orienter la politique publique de santé et évaluer l’impact de ces interventions sur l’économie de la santé.

Pourquoi une telle attente ?

Selon Martine Duclos, directrice de l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (Onaps), plusieurs raisons expliquent cette attente. Tout d’abord, la France a une culture axée sur les soins plutôt que sur la prévention. De plus, les effets de la prévention ne sont observables qu’après plusieurs années, ce qui ne correspond pas à la vision à court terme des politiques qui recherchent des résultats immédiats.

Un pays à éduquer

Au-delà de la prise de conscience politique, il est nécessaire d’éduquer tout un pays sur l’importance de la prévention en santé. Les médecins commencent à être formés sur les effets de l’activité physique, mais il reste encore beaucoup à faire. Selon la cheffe du service de médecine du sport au CHU de Clermont-Ferrand, il est maintenant essentiel de prendre en charge l’activité physique à des fins thérapeutiques. L’objectif est de faire de la France un pays davantage axé sur la prévention que sur la guérison.

Un rapport souligne l’importance de la prévention en santé

Selon un rapport de France Stratégie intitulé “Évaluation socio-économique des effets de santé des projets d’investissement public” publié en 2022, la prévention en santé est essentielle pour améliorer la santé de la population et réduire les coûts liés aux soins. Ce rapport met en évidence l’importance d’investir dans des projets de prévention pour obtenir des résultats à long terme.

En conclusion, la prévention en santé est un enjeu majeur en France. Des expérimentations sont en cours pour évaluer l’efficacité de l’activité physique adaptée dans la prise en charge des patients. Cependant, il est nécessaire de développer une culture de prévention dans le pays et d’éduquer la population sur les bienfaits de la prévention en santé. Investir dans des projets de prévention permettra d’améliorer la santé de la population et de réduire les coûts liés aux soins à long terme.

2 comments

Reid November 1, 2023 - 12:15 pm

Il est temps de réduire les coûts des soins de santé en encourageant l’activité physique.

Reply
Novah November 1, 2023 - 12:15 pm

L’activité physique est bénéfique pour la santé et le portefeuille en France.

Reply

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

À propos de nous

Pour les plaintes, les abus, la publicité contact: o f f i c e @byohosting.com

Editors' Picks

Ads

Hosted by ByoHosting – Most Recommended webhosting!