Les levées de fonds des start-up françaises ont connu une baisse de 49 % au premier semestre 2023, atteignant un total de 4,3 milliards d’euros, selon le cabinet EY. Malgré cela, la France reste le pays leader en Europe en termes de financement des jeunes entreprises en croissance.
La crise économique a finalement rattrapé l’écosystème des start-up françaises, qui avait jusqu’alors résisté aux difficultés. Au cours des six premiers mois de cette année, le financement des start-up hexagonales a enregistré une baisse de 49 % par rapport à l’année précédente, avec un total de 4,3 milliards d’euros levés. Le nombre d’opérations est passé de 362 à 395 sur la même période.
Ce ralentissement avait déjà été ressenti au second semestre 2022, mais cela n’avait pas empêché la French Tech de terminer l’année avec un montant record de levées de fonds, atteignant 13,5 milliards d’euros. Il est difficile d’imaginer qu’elle pourra faire mieux en 2023, car cela nécessiterait d’attirer 9,2 milliards d’euros en six mois, ce qui n’a jamais été réalisé.
Malgré cette baisse, la France reste le pays le plus attractif de l’Union européenne en termes de financement des start-up, talonnée par l’Allemagne avec 3,9 milliards d’euros levés au cours des six premiers mois de l’année. Cependant, sur un marché de plus en plus prudent, les plus grosses opérations n’ont pas dépassé les 250 millions d’euros et celles supérieures à 100 millions d’euros ont été divisées par cinq.
Les levées de fonds sont également devenues plus difficiles pour les jeunes entreprises, à quelques exceptions près. Par exemple, Mistral AI a réussi à lever 105 millions d’euros seulement deux mois après sa création. Dans les conditions actuelles, lever des fonds signifie souvent accepter une baisse de la valorisation de sa start-up, comme cela a été le cas pour Dataiku, valorisée à 3,7 milliards de dollars en 2022 contre 4,6 milliards en 2021.
Selon Maya Noël, directrice générale de l’association France Digitale, les multiples auxquels peuvent prétendre les start-up françaises pour calculer leurs valorisations ont diminué, passant de fois dix au début de l’année 2022 à fois quatre aujourd’hui. Cette période d’incertitude a contribué à freiner les financements.
Malgré ces difficultés, le chiffre d’affaires des start-up continue de croître significativement, avec une augmentation moyenne de 32 % en 2022 et de 23 % en 2021. Le rapport souligne également que 30 % des start-up françaises ont déjà atteint la rentabilité et que 55 % pensent pouvoir y parvenir dans les trois prochaines années. La plupart d’entre elles prévoient également de recruter au cours des douze prochains mois.
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2 comments
Quelle triste nouvelle pour l’avenir de l’entrepreneuriat en France.
C’est inquiétant de voir une telle diminution dans le financement des start-up françaises, cela pourrait avoir un impact négatif sur l’innovation et la création d’emplois.