Le lien entre leucémie et exposition professionnelle au formol est désormais avéré, selon l’Anses

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Pour la première fois, des chercheurs établissent un lien avéré entre le développement de leucémies et l’exposition professionnelle au formol

Le lien entre le formaldéhyde, également connu sous le nom de formol, et certaines leucémies est désormais confirmé. C’est ce qu’a annoncé ce mardi l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) dans un rapport. Après avoir analysé différentes données, l’Anses a conclu à une “relation causale avérée entre l’exposition professionnelle au formaldéhyde et les leucémies myéloïdes”, selon un communiqué.

Jusqu’à présent, les scientifiques n’avaient pas encore prouvé de manière définitive les liens entre le formol et le développement de certaines leucémies, bien que l’hypothèse soit déjà connue. Cependant, la substance était déjà classée comme cancérigène par différents organismes européens ou internationaux pour d’autres pathologies, notamment en ce qui concerne les risques de cancer du nasopharynx.

Vers une reconnaissance comme maladie professionnelle ?

Les leucémies regroupent différents types de cancers du sang, dont les leucémies myéloïdes. Elles affectent les cellules de la moelle osseuse responsables de la production des globules blancs, qui sont chargés de protéger l’organisme contre les agents infectieux. L’exposition professionnelle au formol serait donc à l’origine du développement de plusieurs de ces leucémies. Le formol est utilisé, par exemple, comme conservateur en thanatopraxie, comme désinfectant en milieu hospitalier ou encore dans le secteur agricole.

Le rapport de l’Anses ouvre la voie à la reconnaissance de la leucémie comme maladie professionnelle en cas d’exposition au formol. Cette reconnaissance rejoindrait d’autres pathologies déjà reconnues comme des maladies professionnelles liées au formol, telles que les dermites, l’eczéma, les rhinites, l’asthme ou le cancer du nasopharynx. Cela faciliterait la reconnaissance des cas de cancers et contribuerait ainsi à une meilleure sensibilisation des salariés, des malades, des employeurs et des médecins, assure l’autorité sanitaire.

Depuis le début des années 2000, des règles de prévention des risques cancérigènes ont été inscrites dans le Code du travail. En conséquence, depuis cette période, on observe une réduction globale de la proportion de travailleurs exposés, note l’Anses. Cependant, certains travailleurs peuvent encore être exposés à des niveaux élevés de formol dans les services funéraires, les soins de santé, les travaux de charpente ou encore dans la fabrication de panneaux de bois.