Nouveau dérapage du président Kaïs Saïed : il critique le nom “Daniel” donné à l’ouragan en Méditerranée
Hier, lors d’une réunion ministérielle, le président tunisien Kaïs Saïed a exprimé son mécontentement quant au nom “Daniel” donné à l’ouragan qui a récemment touché la Grèce, la Turquie et la Libye. Selon lui, ce choix de nom d’origine hébraïque démontre l’influence du sionisme en Tunisie et altère complètement la pensée intellectuelle du pays.
Le président a déclaré : “N’ont-ils pas réfléchi à la signification du nom Daniel ? C’est un prophète hébreu ! Cela démontre que le mouvement sioniste a infiltré et altéré complètement la pensée intellectuelle, la faisant passer à un état de coma intellectuel total… de Daniel à Abraham.”
Suite à cette déclaration, le journal électronique tunisien Business News a publié un article de “fact checking” rappelant que les noms des tempêtes sont choisis à partir d’une liste alphabétique de noms féminins et masculins. Cette liste est établie pour des cycles de six ans, avec 21 noms courants de A à W, à l’exception des lettres Q et U.
En 2005, année record, la liste a été entièrement utilisée jusqu’à la lettre grecque Zêta, comme l’a expliqué Le Figaro dans un article sur le sujet. Ainsi, contrairement aux déclarations du président, le nom choisi pour la tempête en Libye n’a rien à voir avec le mouvement sioniste.
Des attaques récurrentes du président tunisien
Cette nouvelle sortie du président Kaïs Saïed a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux. L’auteur et militant d’origine tunisienne Amine Snoussi a qualifié cette déclaration de “nouveau délire complotiste et antisémite du président tunisien”, dénonçant une indécence qui exploite la tragédie des milliers de morts en Libye.
Il convient de rappeler que ce n’est pas la première fois que le président tunisien fait des déclarations controversées sur une prétendue menace sioniste. En janvier 2021, il avait publié sur sa page Facebook un clip dans lequel il accusait les juifs d’être responsables de l’instabilité du pays. Il considère également qu’une normalisation des relations avec Israël serait une “trahison suprême”.
En mai dernier, après l’attaque terroriste contre une synagogue à Djerba, le président avait affirmé que la Tunisie était un pays de “tolérance et de coexistence”, mais avait refusé de qualifier cette attaque d’antisémite. Il avait déclaré faire la distinction entre le judaïsme et le sionisme, mais rejetait toute normalisation avec Israël au nom de la tragédie du peuple palestinien.
1 comment
C’est regrettable de voir des personnalités politiques faire des déclarations antisémites et propager des théories du complot.