La Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) a rendu son rapport
La Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) a publié son rapport le vendredi 17 novembre. Ce rapport confirme les conclusions de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase), dont Jean-Marc Sauvé était le président. Il représente une avancée significative dans la lutte contre les abus sexuels sur les mineurs.
Des conclusions alarmantes
Malheureusement, le rapport de la Ciivise confirme ce que nous savions déjà sur l’ampleur des abus sexuels sur les mineurs. Il met en lumière les abus au sein des familles et souligne la difficulté pour les victimes de sortir du silence. Les conséquences des violences sexuelles sur les enfants sont également abordées, notamment les traumatismes psychologiques qui ont un impact grave sur leur vie personnelle, psychique, sexuelle et familiale. Le rapport confirme également que la réponse judiciaire est extrêmement faible, avec moins de 1 % des incestes et moins de 3 % des viols donnant lieu à des condamnations.
L’Église catholique sous le feu des projecteurs
Le rapport de la Ciivise met en évidence le rôle prédominant de l’Église catholique dans les violences sexuelles sur mineurs commises dans un contexte institutionnel. Les chiffres avancés par les deux commissions sont alignés, ce qui contredit les détracteurs de la Ciase. Cependant, les deux commissions divergent sur la question des délais de prescription. La Ciase a écarté l’imprescriptibilité de ces infractions, tandis que la Ciivise met l’accent sur un processus autonome de reconnaissance et de réparation.
Une collaboration étroite entre les commissions
Jean-Marc Sauvé, président de la Ciase, a été en contact régulier avec Édouard Durand, co-président de la Ciivise, tout au long de l’élaboration du rapport. Les deux commissions ont travaillé ensemble sur certains aspects, tels que le lancement d’un appel à témoignages confié à l’opérateur France Victimes et l’organisation d’un tour de France pour rencontrer les victimes.
La libération de la parole
Le rapport de la Ciivise contribue au mouvement de libération de la parole sur les violences sexuelles faites aux enfants. Depuis les années 2000, ce mouvement n’a cessé de prendre de l’ampleur. Cependant, il reste encore du travail à faire, notamment auprès des personnes âgées qui ont plus de difficulté à parler de leur expérience.
Une prise de conscience politique
Le monde politique a enfin pris conscience de l’ampleur des violences sexuelles faites aux enfants. Le rapport de la Ciivise souligne la nécessité de mettre en place des politiques publiques plus fortes pour prévenir, sanctionner, soigner et réparer les victimes. Il est également important que la Ciivise accompagne la mise en place de ses recommandations. De plus, il est essentiel d’enquêter sur les instances de socialisation qui ont accueilli des mineurs, telles que les fédérations sportives, les écoles publiques et les structures d’accueil collectif. Les victimes d’abus dans ces instances méritent également une attention particulière.
En conclusion, le rapport de la Ciivise représente une avancée majeure dans la lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants. Il met en lumière l’ampleur du problème et souligne la nécessité d’une action politique forte pour prévenir ces abus et soutenir les victimes.
2 comments
C’est une avancée essentielle dans la lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants.
Il est temps que des mesures concrètes soient prises pour protéger nos enfants.