Le roi réduit la peine d’emprisonnement de Thaksin Shinawatra à un an
L’ancien premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra, condamné à huit ans de prison pour corruption, a vu sa peine réduite à un an par le roi, selon le gouvernement thaïlandais. Thaksin Shinawatra est rentré dans son pays après quinze ans d’exil pour échapper à des poursuites judiciaires. Son retour coïncide avec la nomination de Srettha Thavisin, issu du parti Pheu Thai fondé par Shinawatra et contrôlé par sa famille, en tant que premier ministre.
Le gouvernement thaïlandais a déclaré que la réduction de peine avait été prononcée “pour qu’il mette son expertise et son expérience au service du développement du pays”. Il a également été mentionné la santé fragile de l’ancien dirigeant. Cette décision rapide du roi alimente les rumeurs d’un pacte entre l’entourage de Shinawatra et l’armée. Le gouvernement a ajouté que Shinawatra était loyal envers l’institution monarchique et qu’il avait travaillé pour le bénéfice du pays et du peuple.
Thaksin Shinawatra est une figure majeure de la vie politique thaïlandaise, divisée entre ses partisans issus des milieux ruraux du Nord et du Nord-Est (les “rouges”) et ses adversaires conservateurs (les “jaunes”). Ancien dirigeant de 2001 à 2006, il a été condamné à huit ans de prison pour trois affaires de corruption et d’abus de pouvoir jugées en son absence, liées à sa gestion du pays et de son ancienne entreprise, Shin Corp.
Pheu Thai s’est allié avec les militaires pour la conquête du pouvoir
Thaksin Shinawatra, dont la fortune avoisinerait les 2 milliards de dollars, a bâti sa popularité autour de politiques de redistribution dans un pays marqué par les inégalités. Ses adversaires lui reprochent d’avoir mêlé ses affaires personnelles et celles de l’État. Malgré deux larges victoires en 2001 et 2005, il a été renversé par l’armée en 2006.
Depuis l’étranger, le magnat des télécoms a continué à exercer son influence à travers le parti Pheu Thai, qui a porté au pouvoir sa petite sœur Yingluck, également victime d’un coup d’État en 2014.
Pheu Thai a dû s’allier avec des formations favorables à l’armée, ses anciens adversaires, qui occuperont plusieurs ministères. Cette coalition controversée, excluant les réformistes de Move Forward, a été considérée comme une contrepartie pour favoriser le retour de Shinawatra, selon des analystes. Move Forward, populaire auprès des nouvelles générations, n’a pas réussi à obtenir l’investiture de son chef de file, Pita Limjaroenrat, en tant que premier ministre en raison de la résistance des milieux conservateurs qui s’opposent à sa proposition de réforme de la loi sur la lèse-majesté.
Source: Le Monde avec AFP
2 comments
C’est un geste inattendu qui suscite de nombreuses questions sur l’équité de la justice en Thaïlande.
C’est une décision controversée qui alimente les tensions politiques dans le pays.