Les bouleversements climatiques entraînent une augmentation des mariages précoces et forcés dans certaines régions du monde, selon une étude menée par des chercheurs de l’université publique de l’Ohio. Cette conséquence inattendue du réchauffement climatique affecte particulièrement les jeunes filles, avec environ 12 millions d’entre elles mariées de force chaque année.
L’étude, basée sur une vingtaine d’enquêtes réalisées en Afrique et en Asie du Sud, révèle que les bouleversements environnementaux ont un impact direct sur la pratique des mariages précoces et forcés. Dans les régions où cette pratique existe déjà, elle connaît une accélération significative.
Dans les zones rurales touchées par des inondations ou des sécheresses, la perspective de la dot pousse les familles à marier leurs enfants. Lorsque les terres ne peuvent plus être cultivées et que l’eau potable vient à manquer, des villages entiers sombrent dans l’extrême pauvreté ou la famine. Dans ces situations, obtenir de l’argent ou du bétail de la part du futur époux devient une question de survie. De plus, marier une fille signifie une bouche de moins à nourrir.
Dans certaines régions, il existe également l’espoir de marier une fille dans une famille plus aisée. En Afrique de l’Est, où le mariage des mineurs est légal ou toléré, de plus en plus de familles durement touchées par la pauvreté marient leurs filles âgées de 12 ans à des hommes de 50 ou 60 ans.
Cependant, ce phénomène reste souvent méconnu car les filles ont peur d’être stigmatisées ou rejetées par leur communauté. De plus, le réchauffement climatique entraîne des déplacements massifs de populations, rendant les filles encore plus vulnérables lorsqu’elles vivent dans des camps de réfugiés.
L’Éthiopie est l’un des pays les plus touchés par ce phénomène, avec une sécheresse sans précédent depuis des décennies. Selon l’UNICEF, le nombre de mariages de filles de moins de 18 ans a augmenté de 119% dans les régions les plus touchées. Au Bangladesh, lorsque la vague de chaleur dure plus de 30 jours, le nombre de mariages chez les filles âgées de 11 à 14 ans augmente de 50%. Des observations similaires ont été faites en Inde, au Pakistan, en Indonésie, au Kenya et en Tanzanie.
Les conséquences d’un mariage forcé sont dramatiques pour les mineures, notamment des grossesses précoces (deuxième cause de mortalité chez les adolescentes dans le monde) et un risque accru d’excision et de mutilation génitale, parfois obligatoires dans certains pays avant le mariage.
Ce qui est frappant, c’est que l’impact des événements climatiques extrêmes sur l’augmentation des mariages forcés est immédiat, beaucoup plus rapide que dans des situations de guerre ou de conflit. Après un cyclone, par exemple, lorsque tout est détruit, les familles peuvent prendre leur décision en quelques semaines, voire quelques jours.
Le Fonds des Nations unies pour la population estime que la seule façon efficace de freiner les mariages forcés est de scolariser les jeunes filles. Chaque année, près de 12 millions de filles sont mariées de force dans le monde, soit une toutes les deux secondes, selon l’organisation Plan.
La lutte contre les mariages précoces et forcés doit donc être intégrée aux efforts mondiaux de lutte contre le réchauffement climatique, afin de protéger les droits et le bien-être des jeunes filles les plus vulnérables.
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C’est vraiment triste et révoltant de voir comment le réchauffement climatique impacte de manière si néfaste la vie des jeunes filles. Il est urgent d’agir pour les protéger et lutter contre ce fléau.