Les dirigeants allemands et turcs expriment leurs désaccords sur le conflit au Proche-Orient
Le chancelier allemand Olaf Scholz et le président turc Recep Tayyip Erdogan ont exposé leurs divergences sur le conflit au Proche-Orient lors d’une conférence de presse à Berlin. Alors que Berlin affirme le droit d’Israël à se défendre, Erdogan a de nouveau demandé la fin immédiate des bombardements israéliens.
Le chancelier allemand a déclaré que le “droit à l’existence d’Israël” est incontestable, une affirmation qui fait suite aux récentes remises en question de la légitimité de l’État hébreu par Erdogan. Ces propos avaient choqué l’Allemagne, qui considère l’existence d’Israël comme une “raison d’État” en raison de sa responsabilité dans la Shoah.
Lors de sa première visite en Allemagne depuis 2020, Erdogan s’est d’abord entretenu avec le chef de l’État Frank-Walter Steinmeier, qui a également réaffirmé la position allemande selon laquelle Israël a le droit de se défendre après l’attaque meurtrière du Hamas le 7 octobre, qui a fait 1 200 morts, principalement des civils selon les autorités israéliennes.
Erdogan s’était initialement posé en médiateur dans les premiers jours du conflit déclenché par les attaques du Hamas en Israël, mais il a ensuite pris parti pour le mouvement islamiste au fil des bombardements massifs de l’armée israélienne contre la bande de Gaza. À Berlin, il a de nouveau exhorté Israël à cesser immédiatement ses attaques, qui ont fait 12 000 morts à Gaza, principalement des civils selon le Hamas.
Le président turc a nié toute connotation antisémite dans ses critiques envers Israël, affirmant qu’il ne devrait y avoir aucune discrimination entre juifs, chrétiens et musulmans dans la région. Malgré les divergences, Erdogan et Scholz ont fait preuve de civilité lors de leur rencontre à Berlin.
La visite d’Erdogan en Allemagne a suscité des réactions, notamment de la part d’associations juives et de l’opposition, qui ont demandé son report ou son annulation. Cependant, en raison de son influence géopolitique croissante, Erdogan reste un interlocuteur incontournable pour Berlin.
Les puissances occidentales estiment qu’Erdogan peut jouer un rôle dans la résolution du conflit au Proche-Orient et dans la libération des otages israéliens détenus par le Hamas dans la bande de Gaza. L’Allemagne et l’UE dans son ensemble ont également besoin de lui pour renouveler le pacte de 2016 visant à contenir l’arrivée de migrants en provenance d’Afghanistan ou de Syrie.
Lors de sa rencontre avec le chancelier allemand, Erdogan pourrait évoquer l’achat envisagé de 40 avions de combat Eurofighter Typhoon, une décision qui nécessite l’accord de l’Allemagne, impliquée dans la production de ces avions.
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Il est important de résoudre les désaccords diplomatiquement pour favoriser la paix dans la région.