Les évêques de France expriment leurs inquiétudes concernant l’IVG et la fin de vie
Lourdes – Lors de leur Assemblée plénière qui s’est tenue à Lourdes, les évêques de France ont fait part de leurs préoccupations concernant l’évolution législative de sujets tels que l’immigration, l’IVG et la fin de vie.
Réunis pendant quelques jours à Lourdes, les évêques de France ont saisi l’occasion de discuter des grands sujets d’actualité. En conclusion de cette assemblée, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, a exprimé son inquiétude quant à l’éventuelle inscription de l’avortement dans la Constitution et au projet de loi sur la fin de vie.
Si les droits des femmes doivent être mieux protégés et garantis, Mgr Éric de Moulins-Beaufort estime que l’avortement, qui est rarement un choix libre, ne peut être considéré uniquement du point de vue des droits des femmes.
“Le faire figurer parmi les droits fondamentaux compromettrait tout l’équilibre de ces droits”, avertissent les évêques. Cela fait écho aux propos de Mgr Pierre d’Ornellas, responsable du groupe de travail sur la bioéthique de la Conférence des évêques de France, qui avait réagi à l’annonce d’Emmanuel Macron le 29 octobre dernier.
L’évêque avait souligné les contradictions juridiques qui en découlent, allant à l’encontre de l’article 16 du Code civil qui garantit le respect de la vie humaine dès son commencement.
Appel à la fraternité jusqu’à la fin de vie
Mgr Éric de Moulins-Beaufort exprime également une “inquiétude non moins grande” concernant le projet de loi sur la fin de vie, qui est actuellement en attente des arbitrages d’Emmanuel Macron. Les évêques craignent que ce projet n’ouvre la voie au suicide assisté et à l’euthanasie.
“Une société humaine doit être fraternelle envers tous jusqu’à la fin de la vie, et promouvoir l’aide active à vivre”, a-t-il ajouté, faisant allusion à l’aide active à mourir qui pourrait être incluse dans le projet de loi.
Parallèlement, Emmanuel Macron a assuré ce mercredi que le “droit de mourir dans la dignité” ferait l’objet d’une “loi de liberté et de respect”.
Appel à l’entraide face aux problèmes de migrations
Les évêques ont également appelé à “une réaction humanitaire face à la question des migrations”, suivant ainsi les pas du pape François qui avait plaidé en faveur des migrants à Marseille en septembre.
“Nous pouvons encore, en France, accueillir comme des frères et sœurs ceux qui viennent chez nous dans l’espoir d’une vie meilleure”, a assuré Mgr de Moulins-Beaufort, alors que le Sénat examine cette semaine un projet de loi visant à restreindre l’accès au pays.
Cette attitude permettrait “d’établir des règles, d’exiger le respect de nos lois et de notre équilibre social et culturel” et de “travailler avec les pays d’origine”, a-t-il ajouté, mettant en garde contre “l’illusion d’empêcher toute migration”.
Les évêques, qui ont également abordé la question des victimes adultes de violences sexuelles au sein de l’Église, ont conclu en confirmant leur engagement à reconnaître et réparer les préjudices subis par les victimes, et en demandant l’aide de la justice pénale de l’État.
1 comment
Les préoccupations des évêques sont-elles fondées sur des arguments religieux ou basées sur des considérations plus vastes ?