TEL AVIV, Israël – Ces dernières semaines, des centaines de milliers d’Israéliens sont descendus dans la rue pour se joindre à des manifestations à grande échelle et sans précédent contre les tentatives du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de faire adopter une législation qui saperait l’indépendance judiciaire et affaiblirait les contrôles vitaux et équilibres dans le système de gouvernement du pays. La nature historique des manifestations en cours, et ce qu’elles présagent pour l’avenir de l’État juif, est incontournable.
En plus de l’agression contre le système judiciaire, les membres de la coalition de Netanyahu, dont beaucoup tiennent des propos anti-arabes, homophobes et misogynes vues-sont pressage pour l’adoption d’autres politiques illibérales, comme la suppression des droits de citoyenneté et de résidence des Arabes reconnus coupables de terrorisme. Le gouvernement a également pris des mesures qui rapprochent Israël de ce qui équivaut à l’annexion des territoires occupés, transférer l’autorité sur les affaires civiles dans les colonies juives à un ministre du Cabinet qui pourrait également permettre une augmentation de la construction de colonies et empêcher le développement palestinien en Cisjordanie.
Lors d’une récente visite que j’ai effectuée en Israël, le «matzav» – compris non pas dans le sens de sa référence historique au conflit israélo-palestinien, mais comme une référence aux troubles politiques intérieurs en cours – a dominé mes conversations. J’ai parlé à certains partisans de la refonte proposée, qui ont fait valoir que les réformes sont une correction de cap indispensable pour renforcer les forces de droite religieuses et nationalistes d’Israël, qui se sont longtemps retrouvées marginalisées à la Haute Cour. Mais les opposants considèrent les propositions comme une attaque du gouvernement contre les principes démocratiques fondamentaux, notamment la liberté d’expression et la séparation des pouvoirs, et donc comme une menace pour l’État lui-même.