Deux billets aller-retour sur la liaison Bucarest-Lisbonne, entre le 26 et le 29 mai, ont coûté au total 6 500 lei avec Wizz Air, une compagnie qui se positionne comme low-cost.
♦ Adrian Ionaşcu, spécialiste de l’aviation : « Attendons-nous à une nouvelle augmentation des prix des billets d’avion.
Deux billets aller-retour sur la liaison Bucarest-Lisbonne, entre le 26 et le 29 mai, ont coûté au total 6 500 lei avec Wizz Air, une compagnie qui se positionne comme low-cost. Ce montant n’inclut pas les bagages enregistrés, le siège ou tout autre service connexe.
Le prix est 5 à 6 fois plus élevé qu’il y a deux ans, par exemple, et ce dans le contexte où il n’y a plus d’autre compagnie aérienne opérant un vol direct sur la même route, après que Blue Air ait quitté le marché. Il en va de même pour plusieurs destinations où la compagnie Wizz Air s’est retrouvée à “faire les règles”, après que Tarom ait également retiré certains aéroports de son portefeuille, comme Barcelone.
Ces derniers mois, les prix des billets d’avion ont explosé pour la plupart des destinations européennes, en particulier pendant la saison estivale, lorsque les compagnies aériennes à bas prix Wizz Air et Ryanair – les plus grands opérateurs du marché local par le nombre de passagers – ont augmenté leurs tarifs 5-6 fois par rapport à la même période en 2021, montre une analyse de ZF.
Ainsi, l’été 2023 pourrait apporter les prix des vacances les plus élevés pour les Roumains qui choisissent de prendre une ou plusieurs vacances dans les destinations vers lesquelles il y a des vols en Europe. À certaines périodes, les prix des billets d’avion vers des destinations telles que la Sardaigne (Alghero), Barcelone, Paris ou Lisbonne rivalisent avec ceux vers des destinations exotiques en Asie.
Les vols vers le Vieux Continent sont souvent opérés directement (c’est-à-dire sans escale) uniquement par Wizz Air et Ryanair. L’absence de concurrence permet à ces compagnies d’imposer des prix qui rivalisent avec ceux des destinations exotiques. A titre de comparaison, certaines compagnies aériennes avaient des promotions à 500 euros (2 500 lei) vers certains pays comme la Thaïlande.
Depuis l’année dernière, le marché européen de l’aviation a été confronté à une série de problèmes liés à la pénurie de main-d’œuvre, à la hausse des prix du carburant et aux grèves des contrôleurs aériens, qui ont tous réussi à déstabiliser l’industrie. Le marché roumain n’en est pas sorti indemne non plus, d’autant que le secteur a également été durement touché par la chute de Blue Air, concurrent important de Wizz Air et de Ryanair, qui sont désormais les principaux acteurs aériens locaux.
La sortie du marché d’une grande enseigne (Blue Air) et le rétrécissement du portefeuille de destinations opérées par Tarom ont laissé des marges de manœuvre aux deux opérateurs low-cost qui ont rapidement fait bondir les prix, bien plus vite que l’inflation ne montait par exemple. .
“L’été de cette année sera celui où nous prendrons nos vacances les plus chères. Il faut s’attendre à une nouvelle hausse des prix, qui, cet été, atteindront des niveaux qui nous piqueront les poches”, explique Adrian Ionaşcu, spécialiste de l’aviation.
Pendant les années pandémiques, mais aussi avant la crise sanitaire, il y avait des billets vers les grandes villes européennes à partir de 10-20 euros le segment. Désormais, de tels prix sont une rareté voire un souvenir.
“Tout le monde essaie de récupérer ses pertes de la pandémie. En Roumanie, le marché est différent du marché européen car il est contrôlé par des compagnies extérieures, Wizz Air et Ryanair, qui profitent au maximum du retrait de Blue Air du marché », souligne-t-il.
L’année 2023 n’a pas commencé de manière favorable pour l’aviation européenne compte tenu de plusieurs manifestations organisées en Allemagne, en France et en Grèce, qui ont affecté l’industrie aéronautique entraînant l’annulation de certains vols.
“Nous discutons d’une augmentation du prix des billets d’avion dans toute l’Europe. Il y a un nivellement des prix des compagnies low-cost et linéaires en raison du manque de main-d’œuvre dans tous les secteurs », explique Ionaşcu.
Dans ce contexte, les vacances en avion deviendront prohibitives pour beaucoup, d’autant plus que les hôtels sont devenus plus chers. Une option sera le transport en voiture, mais cela limitera les destinations possibles.
