L’obligation de tri à la source des biodéchets à partir du 1er janvier 2024 suscite des inquiétudes, selon Juliette Franquet, directrice de l’association Zero Waste France. Dans une interview accordée à franceinfo, elle souligne que nous sommes encore loin d’être prêts pour cette échéance. Alors que le président Emmanuel Macron doit annoncer les détails de la planification écologique le 25 septembre, Franquet estime que seule la moitié, voire le quart de la population, sera équipée à temps.
La loi de 2020, qui vise à lutter contre le gaspillage alimentaire, impose la mise en place d’un tri à la source des biodéchets à partir de 2024, notamment pour permettre leur compostage. Cependant, Franquet affirme que cette loi aurait dû être mise en œuvre bien avant, dès la loi pour la croissance verte de 2015. Elle déplore le manque de préparation et d’anticipation de la part des autorités.
Certaines villes en France et à l’étranger ont déjà mis en place des solutions de tri à la source, ce qui montre que c’est réalisable lorsque les moyens sont mis en œuvre. Des exemples positifs sont cités, tels que Lorient, Besançon, Grenoble en France, et Milan à l’étranger. Franquet souligne que même une grande métropole peut réussir à mettre en place ce système, comme le prouve Milan avec ses 1,5 million d’habitants qui le pratiquent depuis 2012. En France, seules 100 communes sont concernées par la collecte des biodéchets, soit seulement 6% de la population.
En ce qui concerne les déchets à trier, la nouveauté réside dans l’inclusion des déchets alimentaires. Franquet souligne l’importance de réduire le gaspillage alimentaire, qui représente encore 10 millions de tonnes par an en France. Cependant, il restera toujours des restes de repas à gérer. Ces déchets, qui représentent 30% de notre poubelle noire ou marron, doivent être récupérés et valorisés, plutôt que d’être brûlés ou enfouis en décharge.
Les biodéchets peuvent être compostés ou méthanisés. Le compostage permet de retourner les déchets à la terre, ce qui en fait de nouveaux amendements pour l’agriculture locale. Par exemple, dans le Haut-Rhin, une communauté de communes collecte 60 kilos de biodéchets par habitant et par an, qui sont ensuite utilisés dans l’agriculture locale. La méthanisation est une autre méthode qui permet de produire du compost, mais aussi de l’énergie.
En conclusion, l’obligation de tri à la source des biodéchets à partir de 2024 pose des défis importants en termes de préparation et d’équipement. Alors que la date approche, il est essentiel de mettre en place les infrastructures nécessaires pour permettre la collecte et la valorisation de ces déchets. Cela nécessitera une collaboration étroite entre les autorités, les collectivités locales et les citoyens.
2 comments
Quelle est sa principale inquiétude concernant cette obligation ?
Elle craint que les collectivités ne soient pas prêtes à mettre en place les infrastructures nécessaires pour trier et traiter les biodéchets de manière appropriée.