La nouvelle politique remplace une politique de 2017, dont les enquêtes et les audits ont révélé des lacunes dans la résolution des problèmes rencontrés par les victimes et les survivants d’inconduite sexuelle.
« La souffrance des survivants des cas odieux d’inconduite sexuelle lors de la réponse à la 10e épidémie d’Ebola en RDC a été le catalyseur d’une profonde transformation de l’approche de l’OMS pour prévenir et répondre à l’exploitation, aux abus et au harcèlement sexuels », a déclaré le Dr Tedros. Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. “Cette nouvelle politique s’appuie sur le travail que nous avons déjà effectué dans la mise en œuvre des recommandations de la Commission indépendante, et est un élément clé pour faire de la” tolérance zéro “une réalité et pas simplement un slogan.”
La politique couvre le personnel et les collaborateurs de l’OMS (consultants, sous-traitants, partenaires) dans les lieux où l’OMS opère, et fixe six normes minimales pour protéger toute personne victime d’inconduite sexuelle de la part du personnel ou des collaborateurs de l’OMS.
La politique décrit les responsabilités des membres individuels du personnel, des gestionnaires et de l’Organisation dans son ensemble pour prévenir et répondre à l’inconduite sexuelle, et fournit plusieurs options de signalement qui protègent la confidentialité des victimes et des survivants. Il n’est pas nécessaire qu’un individu soit un bénéficiaire direct ou indirect de l’OMS pour être reconnu comme victime ou survivant d’inconduite sexuelle.
“Avec notre nouvelle politique, nous visons à garantir que notre personnel et nos partenaires de mise en œuvre ne nuisent pas aux personnes que nous servons ou aux personnes avec lesquelles nous servons”, a déclaré le Dr Gaya M Gamhewage, directeur de la prévention et de la réponse à l’inconduite sexuelle (PRS ). “À l’avenir, nous voulons nous assurer qu’aucune victime ne reste sans écoute ou sans soutien ; aucun auteur ne reste impuni ; aucun membre du personnel n’a d’excuse pour une faute ou une inaction ; et aucun partenaire n’est exempté de respecter nos normes.”
La nouvelle politique est un élément clé du programme global que l’OMS met en place en réponse aux conclusions de la Commission indépendante que le Directeur général de l’OMS a créée en 2020 pour examiner les allégations d’exploitation et d’abus sexuels lors de la réponse au 10e Épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo.
L’OMS a mis en place un fonds d’assistance aux survivants doté d’une allocation de 2 millions de dollars pour 2022/2023 pour soutenir les victimes et les survivants avec des services comprenant un soutien médical ; un soutien psychologique, de santé mentale et de gestion de cas ; support légal; et l’appui à la réinsertion socio-économique et la formation à une activité génératrice de revenus.
L’OMS a également fait des investissements substantiels pour renforcer les capacités de base de l’OMS pour prévenir et répondre à l’inconduite sexuelle et pour éliminer l’arriéré dans les enquêtes sur l’inconduite sexuelle. L’arriéré a depuis été éliminé et un délai de référence de 120 jours a été fixé par l’équipe d’enquêteurs pour mener à bien les enquêtes sur toute nouvelle allégation d’inconduite sexuelle ou d’autres formes de conduite abusive. L’OMS publie désormais un tableau de bord répertoriant les enquêtes terminées et les mesures disciplinaires prises en cas d’inconduite sexuelle.
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[*] Note aux rédacteurs : L’OMS utilise le terme générique d’inconduite sexuelle qui inclut, mais sans s’y limiter, l’exploitation et les abus sexuels (EAS), le harcèlement sexuel (SH) et la violence sexuelle (SV). Toutes les formes d’inconduite sexuelle ont les mêmes causes profondes et moteurs et exigent que l’Organisation prenne des mesures globales pour les prévenir et y répondre.