Neuf médecins convoqués devant une commission des pénalités pour avoir accordé trop d’arrêts maladie
La relation entre la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) et les médecins généralistes n’est pas au beau fixe. Aujourd’hui, neuf praticiens tarnais ont été convoqués devant une commission des pénalités pour avoir signé un nombre trop élevé d’arrêts maladie, selon des statistiques. Cette attitude de la CPAM est vivement critiquée par les médecins concernés. Francis Blanc, médecin au centre médical de Cantepau, fait partie des convoqués et déclare : “Vous croyez que l’on fait des arrêts maladie d’un claquement de doigts. Évidemment non. Mes patients, ce sont principalement des salariés du BTP, des femmes de ménage. Pour eux, un arrêt, c’est de l’argent en moins. Du coup, certains n’osent même pas le prendre”. Il ajoute également que cette convocation est traumatisante et que la CPAM remet en question leur travail, alors qu’ils connaissent bien leur métier.
Une trentaine de personnes se sont rassemblées devant le siège de la CPAM pour soutenir les médecins convoqués. Théo Combes, président du syndicat des médecins généralistes du Tarn, dénonce un harcèlement et une chasse aux sorcières contre les médecins généralistes. Il estime que ces statistiques sont absurdes et que l’on cherche à faire des économies sur la santé, en oubliant la période difficile de la pandémie de Covid-19. Il souligne également que près de 50% des médecins sont proches du burn-out et que ces convocations sont injustifiées.
Mais quelles sont les conséquences pour ces médecins devant la commission des pénalités ? Ils risquent d’être mis sous une forme de tutelle, avec l’obligation d’une contre-signature d’un médecin-conseil à chaque arrêt maladie. Théo Combes qualifie cette mesure d’absurde et de n’importe quoi.
Cette affaire a également un impact négatif sur l’attractivité médicale du Tarn. Etienne Moulin, président de l’ordre des médecins, affirme que cela est très traumatisant pour les médecins convoqués et que certains envisagent même de partir plus tôt que prévu ou de ne pas s’installer dans le Tarn. Il déplore cette situation alors que des efforts sont faits pour attirer de nouveaux médecins sur le territoire.
Pendant ce temps, les neuf médecins doivent justifier leur travail quotidien devant la commission des pénalités. La CPAM n’a pas été en mesure de répondre à nos questions dans les délais impartis.
2 comments
Encore une affaire qui met en lumière les dérives du système de santé en France.
Cela ne surprend malheureusement pas, la CPAM cherche toujours à réduire les dépenses au détriment de la santé des patients.