Retour triomphal de Succès Masra au Tchad après un an d’exil

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Succès Masra, leader du parti Les Transformateurs, est enfin rentré au Tchad après plus d’un an d’exil. Son retour discret contraste avec les grandes célébrations populaires qu’il avait annoncées au début du mois d’octobre, avant de différer son retour en raison d’un mandat d’arrêt international à son encontre. Succès Masra avait fui le pays après la répression sanglante des manifestations du 20 octobre 2022, au cours desquelles des milliers de personnes étaient descendues dans les rues pour protester contre la prolongation de la transition militaire et la candidature du fils du défunt président.

Considéré comme le principal responsable de ces violences par le gouvernement, Succès Masra a passé plus d’un an aux États-Unis, en Europe et dans plusieurs pays africains, où il a plaidé sa cause et défié les autorités tchadiennes. En réponse, ces dernières ont engagé des poursuites contre lui, notamment pour tentative d’atteinte à l’ordre constitutionnel et incitation à un soulèvement insurrectionnel. Le parquet a présenté comme preuve une vidéo diffusée sur la page Facebook de l’opposant, dans laquelle il répète “Aux armes citoyens”.

Pendant ce temps, des négociations ont été menées sous la médiation du président congolais Félix Tshisekedi, désigné facilitateur dans la crise tchadienne par la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Après une visite au Tchad, Tshisekedi a invité Success Masra à Kinshasa, puis une délégation gouvernementale, avant de présider la cérémonie de signature d’un accord de principe. Cet accord vise à apaiser les tensions et à ouvrir la voie à un dialogue politique inclusif pour résoudre la crise au Tchad.

Le retour de Succès Masra marque un tournant dans la situation politique du pays. Alors que les autorités tchadiennes continuent de faire face à des critiques pour leur répression violente des manifestations, l’opposition espère que le retour de son leader renforcera la mobilisation et ouvrira la voie à des réformes démocratiques. Cependant, il reste à voir si le gouvernement sera disposé à engager un véritable dialogue politique et à répondre aux demandes de l’opposition.

En attendant, Succès Masra est de retour sur sa terre natale, prêt à poursuivre son combat politique pour un Tchad plus démocratique et inclusif. Son retour discret ne marque que le début d’une nouvelle phase de la lutte politique dans le pays, où les enjeux sont élevés et les défis nombreux. Seul l’avenir dira si les aspirations de l’opposition pourront se concrétiser et si le Tchad pourra enfin connaître une véritable transition démocratique.Accord de principe entre le gouvernement tchadien et l’opposant Succès Masra

Dans un accord de principe récemment conclu entre le gouvernement tchadien et l’opposant Succès Masra, les deux parties se sont engagées à travailler ensemble pour faciliter le retour à l’ordre constitutionnel dans le pays. Selon le document, M. Masra s’engage à respecter les lois et à promouvoir un climat politique pacifique, en évitant toute forme de violence.

En échange, le mandat d’arrêt international émis contre M. Masra le 8 juin a été levé par le procureur général de la cour d’appel de N’Djamena, ce qui lui a évité d’être arrêté à sa sortie de l’avion. De plus, les autorités doivent présenter d’ici la fin du mois une loi d’amnistie générale pour tous les acteurs civils et militaires impliqués dans les événements du 20 octobre 2022. Cela signifie que M. Masra conservera tous ses droits civiques et pourra se présenter à l’élection présidentielle prévue au plus tard en octobre 2024.

Cependant, le pouvoir conserve certaines cartes en main. Bien que le mandat d’arrêt soit suspendu, la procédure reste en cours et ne relève pas de la loi d’amnistie qui concerne uniquement les événements du 20 octobre. Selon une source proche du gouvernement, l’opposant conserve également des inimitiés au sein du pouvoir.

Pour l’instant, l’heure est aux réjouissances. Le président tchadien de transition, Mahamat Idriss Déby, a souhaité un bon retour au pays à M. Masra, déclarant que personne n’est de trop dans leur vaste et beau pays.

Cependant, cet accord a également ses détracteurs. La coalition Wakit Tama, qui rassemble plusieurs mouvements de la société civile et de l’opposition, ne se reconnaît pas dans cet accord et réclame le règlement des violations des droits humains. Certains opposants estiment que cet accord blanchit les auteurs de la répression et ne les engagent pas. Ils continueront donc la lutte jusqu’à ce que justice soit rendue pour toutes les victimes et que la démocratie soit instaurée.

Il reste à voir si ce retour négocié de M. Masra entraînera une division au sein de l’opposition, que le régime tentera certainement d’exploiter. Quoi qu’il en soit, cet accord constitue une victoire indéniable pour le pouvoir, qui obtient ainsi la prise en compte de la Charte révisée de la Transition que l’opposant rejetait jusqu’à présent.N’Djamena, la capitale du Tchad, est souvent présentée comme un modèle de transition inclusive. Cependant, malgré cette image positive, de nombreuses critiques persistent concernant les libertés accordées aux opposants politiques dans le pays.

Une question se pose désormais quant à la stratégie adoptée par Succès Masra, un leader de l’opposition. Alors qu’il n’est plus question de grandes manifestations pour demander le départ de la junte au pouvoir, on se demande s’il participera au référendum constitutionnel prévu pour le 17 décembre. Ses engagements actuels l’empêchent en tout cas de demander le report de cette consultation.

Pour le moment, Succès Masra se concentre sur le deuil et annonce quarante jours de recueillement, d’écoute et de solidarité pour panser les plaies et avancer. Cependant, la campagne pour le référendum doit débuter dans moins de deux semaines.

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