Surveillance des virus dans les eaux usées : le projet Sum’eau et l’ouverture de centres de vaccination à Nancy

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Les eaux usées : un outil de surveillance des virus

Alors que l’automne s’installe, le virus de la Covid-19 fait son retour et les contaminations augmentent. Pour surveiller la circulation du virus, la Métropole du Grand Nancy annonce l’ouverture de deux centres de vaccination temporaires pendant trois jours.

Les eaux usées sont devenues un outil précieux pour les scientifiques afin de surveiller les virus, en particulier le SARS-CoV-2. Depuis le début de l’année 2023, le laboratoire d’hydrologie de l’Anses utilise le projet Sum’eau (surveillance microbiologique des eaux usées) pour surveiller la présence du virus dans les eaux usées. Auparavant, cette surveillance était effectuée par l’Observatoire épidémiologique des eaux usées (OBEPINE), un regroupement d’équipes de recherche.

Les données collectées sont publiées sur data.gouv.fr et permettent d’estimer la tendance de circulation du virus dans les eaux usées de douze collectivités, dont Nancy. Nous avons analysé les données nationales ainsi que celles de Maxéville, près de Nancy, sur la période de janvier à novembre 2023.

Le projet Sum’eau a hérité des compétences du réseau OBEPINE, qui avait lancé un programme de surveillance du virus dans plus de 130 stations d’épuration en France pendant la pandémie de Covid-19. Christophe Gantzer, virologue et professeur à l’Université de Lorraine, est membre fondateur de ce réseau de scientifiques.

Selon Christophe Gantzer, depuis juillet, le virus est sur une dynamique positive. Bien que le réseau OBEPINE ait officiellement cessé sa mission de surveillance, les scientifiques continuent d’observer les eaux usées. À Nancy, les prélèvements ont été réduits à un par semaine, principalement à des fins de recherche.

Les chercheurs disposent de courbes, mais ne peuvent plus les communiquer. La courbe de Nancy est similaire à celle de l’Anses, montrant une augmentation depuis juillet dernier. Cependant, il est difficile d’interpréter ces données en termes de nombre de personnes infectées. L’indicateur utilisé varie de zéro à deux cents, et il est impossible de comparer les différentes périodes en raison des nouveaux variants et de l’incertitude quant à la quantité de virus excrétée et à la durée d’excrétion.

Les chercheurs travaillent sur une dizaine de stations en France pour détecter les variants et développer des modèles mathématiques. Leur mission actuelle est axée sur la recherche et la préparation au suivi du prochain virus pandémique dans les eaux usées.

Outre la surveillance du virus de la Covid-19, les scientifiques du réseau OBEPINE se concentrent également sur d’autres aspects, tels que la détection des gènes de résistance aux antibiotiques et des parasites. Les eaux usées sont un moyen intéressant de détecter l’émergence ou le retour de certains virus, bactéries ou parasites, parfois avant que les patients ne présentent des symptômes.

Face à la hausse des cas de Covid-19, la Métropole du Grand Nancy, en collaboration avec le CHRU de Nancy, la CPTS et l’ARS, ouvre deux centres de vaccination temporaires. Ces centres seront accessibles à tous ceux éligibles à la vaccination, sans inscription préalable et gratuitement.