“On a toujours ça en tête” : témoignage de la maire de Saint-Brévin sur son quotidien sous protection policière
Alors que l’association des maires de France ouvre son 105e congrès mardi, la sécurité des élus locaux devrait être un sujet central des discussions. La maire de Saint-Brévin, en Loire-Atlantique, vit sous protection policière depuis plus de quatre mois.
Publié le 20/11/2023 à 07:20
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Selon une étude du Cevipof, le centre de recherches politiques de Sciences Po, sept maires sur dix ont déjà été victimes d’incivilités. Certains d’entre eux ont même été menacés de mort ces derniers mois. Les agressions envers les élus locaux seront au cœur du 105e congrès de l’association des maires de France, qui s’ouvre le mardi 21 novembre à Paris, réunissant plus de 10 000 élus. À Saint-Brévin, Dorothée Pacaud a succédé à Yannick Morez en juin dernier, lui-même victime d’intimidations et ayant démissionné sous la pression, notamment de l’extrême droite.
Les deux maires avaient soutenu le projet de centre d’accueil de demandeurs d’asile et la nouvelle élue vit sous protection policière depuis plus de 4 mois. Chaque jour, un agent est à ses côtés : “Quand je sors de chez moi, il m’accompagne dans tous mes déplacements”, raconte Dorothée Pacaud. Elle ressent particulièrement le poids de cette situation dans sa vie personnelle : “Le fait de devoir toujours anticiper, prévenir, être accompagnée partout. Forcément, il y a des choses qu’on a moins envie de faire.”
C’est après avoir reçu des lettres d’injures et des menaces de mort cet été que cette protection a été mise en place : “On a toujours ça en tête quelque part. Ce n’est pas quelque chose de normal, ça veut dire qu’il y a une menace, qu’on est potentiellement une cible. Ça génère forcément un petit fond d’inquiétude. Et en même temps, ça rassure, parce que justement c’est parce qu’on est protégé qu’il n’arrive rien.” Elle craint légèrement que cette mesure soit levée prochainement. Dans le même temps, Dorothée Pacaud a déposé huit plaintes, certaines ont été classées sans suite, d’autres sont toujours en cours d’étude. “Être maire est extrêmement passionnant. Donc non, je n’ai jamais eu de regrets”, assure l’élue. Mais elle demande un soutien concret de l’État : “C’est ce que les élus locaux attendent. Et si nous voulons avoir des candidats en 2026, c’est sur cela qu’il faut travailler !”
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C’est courageux de sa part de partager son expérience et de continuer à faire son travail malgré les intimidations.