Prestation d’audit approfondi du GIP Grand Prix de Formule 1
Un rapport financier intitulé “Prestation d’audit approfondi du GIP Grand Prix de Formule 1” a été publié par les cabinets d’expertise Sémaphores et Fidal, mandatés par la Région pour examiner le déficit de 32 millions d’euros du Groupement d’intérêts publics (GIP), chargé de promouvoir et superviser l’organisation de l’étape du Castellet de 2018 à 2022.
Ce rapport confidentiel de 111 pages a été minutieusement analysé par notre équipe. Cependant, aucune note de frais ou dépenses excessives n’a été trouvée.
De son côté, la direction du GIP a répondu point par point aux allégations d’irrégularités techniques dans un document de 30 pages, en fournissant des preuves à l’appui. Elle a également critiqué les “conclusions partiales” de Fidal, qui avait été écarté d’un appel d’offres mentionné dans le rapport.
Les luxueux bureaux parisiens
Depuis 2018, les bureaux du GIP sont situés dans l’un des quartiers les plus prestigieux de Paris. Le loyer annuel s’élève à 100 000 euros pour 90m2, comprenant les frais de nettoyage, les photocopieurs et la standardiste, soit près de 8 400 euros par mois.
Bien que cela soit légal, les experts chargés de l’audit s’interrogent sur d’éventuels doublons de refacturation concernant certaines dépenses telles que la téléphonie.
Pas de grille salariale
Bien que la création d’emplois au sein du GIP ait été régulièrement discutée lors des conseils d’administration, les enquêteurs ont constaté l’absence d’une grille salariale et la non-validation des modalités financières proposées pour les recrutements.
Le risque de conflit d’intérêts de cinq employés, mentionné par le Département du Var, a également fait l’objet d’investigations, notamment en ce qui concerne des missions mal définies.
Il est également révélé que le directeur général Éric Boulier (ancien directeur d’écuries de F1) percevait un salaire annuel brut de 338 000 euros.
Des marchés publics suspects
Les marchés liés au sport sont particulièrement scrutés. Les auteurs du rapport expriment de sérieux doutes quant à la régularité de la passation de six de ces marchés, qui n’ont pas fait l’objet de publicité ni de mise en concurrence. Ils se montrent sceptiques.
Deux marchés juridiques, également attribués sans appel d’offres, semblent également discutables. Quant à un troisième marché, la procédure suivie ne semble pas totalement exempte de critiques, certains éléments du dossier de consultation semblant favoriser le cabinet retenu.
Des doutes importants sont également soulevés concernant d’autres marchés, notamment ceux liés à la restauration, où de nombreux documents manquent, empêchant de tirer des conclusions certaines quant à leur régularité.
Les experts soulignent le risque de délit d’octroi d’avantages injustifiés et de complicité – recel de ce délit sur le plan pénal, sous réserve que l’élément moral de ces infractions intentionnelles puisse être caractérisé.
Le Département du 13 et la Métropole marseillaise devront aussi combler le déficit
Selon le rapport, la Métropole d’Aix-Marseille-Provence et le Département des Bouches-du-Rhône, qui n’ont pas officiellement quitté le GIP au 31 décembre 2020, sont toujours considérés comme membres de l’organisation. Ces deux collectivités devront donc débourser respectivement 3,6 millions et 1,2 million d’euros pour éponger les dettes.
Ces montants sont inférieurs aux 4,8 millions d’euros que doivent payer la Métropole toulonnaise, le Département du Var et la Métropole Niçoise (qui a déjà débloqué 5,2 millions d’euros cet été).
La Région est quant à elle responsable d’environ 10 millions d’euros. Cependant, elle a déjà versé une avance d’un million d’euros aux entreprises concernées.
2 comments
Quelle surprise… encore des scandales dans le monde de la Formule 1.
Il n’y a malheureusement rien de nouveau sous le soleil dans l’univers de la Formule 1.