Un militant d’Extinction Rebellion jugé pour des tags anti-autoroutes dans le Tarn
Un ingénieur informatique de 38 ans de Toulouse a été jugé ce mercredi pour sa participation aux tags contre l’autoroute Castres-Toulouse inscrits sur les façades des mairies de Soual et Puylaurens en février dernier.
Une trentaine de personnes se sont rassemblées devant le tribunal judiciaire de Castres pour soutenir le militant, issu du collectif La voie est libre, de La France insoumise et d’Extinction Rebellion. Ce mouvement de “désobéissance civile” s’oppose à la construction de l’autoroute entre Castres et Toulouse et a tagué les mairies de Soual et Puylaurens pour exprimer son opposition à l’A69 et aux maires de ces communes qui soutiennent le projet.
L’ingénieur informaticien, appartenant au mouvement Extinction Rebellion de Toulouse, a affirmé être complice des tags. Il a déclaré avoir prêté sa voiture à des camarades en sachant qu’ils allaient taguer contre l’A69, mais sans connaître les lieux précis. Il revendique des actions uniquement non-violentes et explique son engagement par sa préoccupation pour la crise climatique et environnementale, considérant que ce projet d’autoroute va à l’encontre de ces enjeux.
La voiture utilisée par le “commando” a été flashée sur la route de Toulouse, permettant aux gendarmes de remonter jusqu’à l’ingénieur informaticien. L’avocat du maire et de la mairie de Soual a souligné que les tagueurs étaient masqués et gantés lors de leur action nocturne.
L’avocate de l’ingénieur a plaidé la relaxe, considérant que ces tags font partie de la liberté d’expression des militants engagés dans une cause d’intérêt public liée à la crise climatique. Pour elle, ce mode d’expression ne peut être toléré, tandis que l’avocat de la mairie a qualifié ces actions d’intimidation envers les symboles de la République et de la démocratie.
Le procureur et le président du tribunal ont également estimé qu’il existe d’autres moyens d’exprimer son mécontentement, tels que les marches, les manifestations et les recours juridiques. Le militant estime quant à lui qu’il faut passer à d’autres modes d’expression.
Le procureur a requis un stage de citoyenneté ou une amende de 2 000 euros si le stage n’est pas réalisé dans un délai de 6 mois. Il a également demandé une requalification des faits en complicité de tags, considérée comme le moins grave des délits du Code pénal. L’avocate de l’ingénieur a souligné que son client a un casier judiciaire vierge et a plaidé pour une relaxe.
Le tribunal a mis sa décision en délibéré jusqu’au 8 novembre. La mairie de Puylaurens et l’avocat de la mairie de Soual réclament des dommages et intérêts correspondant aux frais de nettoyage et de remise en état des façades des mairies. Lorsqu’on lui demande s’il referait ces actions, le militant refuse de répondre.
1 comment
C’est regrettable de voir qu’un professionnel de l’informatique se laisse emporter par des actes de vandalisme.