Les anciens salariés de Remade ont enfin obtenu justice. Après des années de bataille, les conseillers prud’homaux ont accordé des indemnités à chacun des 82 ex-employés de cette entreprise de reconditionnement de smartphones. Ces salariés faisaient partie des 202 licenciés lors de la liquidation judiciaire de Remade en janvier 2020. Depuis, ils contestaient le plan de sauvegarde de l’emploi mis en place par l’État. Le conseil des Prud’hommes leur a donné raison et a condamné l’association pour la gestion du régime de garantie des créances des salariés (AGS) à verser plus de 700 000 euros aux 82 ex-salariés pour licenciement abusif.
Lors de l’audience extraordinaire du conseil des Prud’hommes, Thomas Hollande a exposé un argument percutant. Il a déclaré : “La faillite de Remade constitue l’un des scandales financiers les plus retentissants, tant pour la Normandie que pour les start-up et les fonds d’investissement. Ce n’est pas le procès pénal de Matthieu Millet [fondateur et ancien PDG de Remade]. Ce sont les agissements de l’employeur, ses manquements antérieurs qui ont conduit aux licenciements. Des licenciements sans cause réelle et sérieuse en raison de la légèreté blâmable de l’employeur.”
Les indemnités accordées aux salariés varient de 1 500 euros à plus de 24 000 euros, en fonction de leur échelon et de leur ancienneté. En moyenne, chaque ex-employé de Remade recevra 9 618 euros. Claudine Charuel, l’une des sept ex-salariés présents lors du jugement, s’est réjouie de cette décision : “On a gagné ! Après trois ans d’attente et de combat, c’est super. C’était une affaire compliquée, pas facile à gagner. On ne s’y attendait pas, à force de voir le délibéré reporté. Ça marche parfois la justice ! C’est la fin de notre licenciement. On peut tourner la page.” Une pensée a été exprimée pour ceux qui ont choisi de rester chez Remade, rebaptisée Oxygen Phone, et qui ont également perdu leur emploi lorsque l’entreprise a fermé ses portes en mai 2023. “Eux, ils n’ont rien eu.”
Bien que le volet social de l’affaire Remade soit désormais clos, l’enquête pénale est toujours en cours. Depuis le jeudi 23 juin 2022, une information judiciaire contre X a été ouverte pour escroquerie en bande organisée, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, banqueroute et blanchiment en bande organisée, pour des faits commis entre 2017 et 2019 au sein de l’entreprise.
2 comments
C’est une grande victoire pour les salariés lésés, justice est enfin rendue !
Cela montre que le combat des salariés peut payer et qu’il ne faut pas baisser les bras face à une injustice.